A l’initiative des Équipes du Rosaire et de Marie-Christine Savary, la responsable paroissiale, ainsi que chaque année en cette période, la Communauté paroissiale se retrouve à Sigean pour écouter et participer à une après-midi d’échange autour d’un thème choisi qui a été suivi de la messe et d’une soirée de prière organisée par l’Aumônerie NGA. Merci à tous ceux qui s’investissent au quotidien pour nous offrir ces moments de retrouvailles et de prière. Merci à notre Diacre Jacky pour son enseignement et à vous qui êtes venus y assister.
—————————————————————-
Enseignement de notre Diacre Jacky Marsais :
Bonjour à Toutes et à Tous
Il y a une dizaine d’année, j’étais à cette même place, et comme aujourd’hui, pour la récollection du Rosaire. Luc Caraguel était notre Curé. Le temps passe et je m’aperçois que les ans pèsent de plus en plus. Ce qui apparemment n’est pas votre cas. Quelle chance vous avez !
Allons trêves de plaisanterie.
Marie, de Sigean, pas Marie la mère de Jésus m’a demandée si je voulais bien animer cette rencontre. Malgré mon appréhension, je ne pouvais pas refuser. Tant pis pour vous.
Il est bien évident qu’en ce jour de l’Immaculée Conception, je ne pouvais que parler de Marie et de son fils notre Seigneur Jésus. Et j’avoue que je ne vais pas suivre le chemin préconisé par les Équipes du Rosaire qui est, je crois, « toute fin a un commencement »? mais je pars des mystères joyeux aux mystères glorieux en passant bien sûr par les mystères douloureux. C’est-à-dire du commencement qui est le début de la chrétienté à la fin, la Résurrection.
Avant de développer, je vais faire un petit historique de ce nom « Immaculée Conception ».
Paroles qui furent dites, en patois, au curé de l’époque à Lourdes, par Bernadette. Très étonnant pour une fillette illettrée.
Que dit-on de cette fête ? c’est un dogme de l’église catholique. Il dit que la conception de la Vierge 1) Marie « sans tache » c’est-à-dire exempte du péché originel, est une grâce exceptionnelle ; ce point de foi a été défini par un dogme de l’Église catholique qui a été proclamé le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX.
Le dogme est une expression de la foi proclamée solennellement par l’Église (grand E). L’ensemble des dogmes forment la doctrine religieuse de l’Église. Ces dogmes sont basés sur la compréhension de la bible et parfois sur la tradition.
Les dogmes relatif à Marie sont :
- La maternité divine de Marie
- La virginité perpétuelle
- L’Immaculée Conception
- L’Assomption
Cette appellation, Immaculée Conception, n’était pas, il est vrai et n’est toujours pas compréhensible d’emblée. Beaucoup de nos contemporains ( A commencer par celui qui vous parle !). Jusqu’à il n’y a pas très longtemps, on pensait que l’Immaculée Conception signifiait la conception virginale de Jésus. A savoir que Jésus serait né de Marie sans que Marie ait connu Joseph ; ce à quoi nous croyons toujours. Mais ce n’est pas ce que désigne l’expression « Immaculée Conception ». Cette expression veut signifier que : de toute éternité Marie est créée dans la pensée du Père, et, est créée en vue de l’Incarnation. Elle est préservée des séquelles du péché originel.
Ce qui signifie que ce grand Don de la Conception Immaculée, ne fait pas d’elle une diva coupée de notre humanité mais au contraire la rend encore plus proche de nous.
2) Parce que Marie, par ce qu’elle est, et par sa réponse nous montre ce que nous sommes dans la pensée de Dieu. Sa pureté, sa sainteté, sa simplicité, sa virginité, sont un don que Dieu veut pour chacun d’entre nous. Alors que pour Marie ce don est inné en quelque sorte, dès sa conception. Pour nous, cette simplicité, cette pureté, cette innocence, doivent être, peut-être, retrouvée, mais par le labeur de l’ascèse, par le labeur de la vie chrétienne, par le renoncement à nous-mêmes. Mais la finalité est la même. La lettre aux Éphésiens le dit : « de vivre saints et immaculés en sa présence »
Oui la vie et la foi du peuple des croyants manifestent la grâce de l’Immaculée Conception, faite par Dieu à Marie. Ce n’est pas seulement une grâce personnelle qui lui est faite, mais cette grâce, elle est pour tous ! Dieu nous dévoile notre propre dignité d’hommes et de femmes, marqués certes par le péché, mais sauvés dans l’espérance. Cette espérance nous permet d’affronter notre vie quotidienne.
Marie nous montre le chemin. S’en remettre totalement à Dieu, comme elle, c’est trouver le chemin de la liberté véritable. C’est en se tournant vers Dieu, comme Marie, que l’homme et la femme retrouvent leur vocation originelle de personnes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Venons-en à Marie avec cette fête de l’Immaculé Conception. Que dit-on d’Elle dans les Évangiles ? peu de choses, les Évangiles ne la mettent pas souvent en avant. On trouve ces écrits dans les deux premiers chapitres de Luc avec l’annonciation, la Visitation,
3) le Magnificat, la naissance de Jésus et puis aussi dans l’Évangile de Jean au pied de la Croix. Tout au long de la vie de Jésus, Marie est présente, mais reste dans l’ombre. Nous ne savons rien d’elle. Contrairement à ce qui est dit de sa cousine Elizabeth de la maison d’Aaron. Luc ne nous transmet rien sur la famille de Marie. Marie est tout simplement de la maison de Dieu comme chacun de nous est appelé à le devenir.
Attendons-nous aujourd’hui, au creux de nos vie quelque chose ? Et si oui qu’attendons-nous ?
Avons-nous un avenir ? Et lequel ?
Où en est notre espérance ?
En quoi la mettons-nous ? En quel salut ?
En ces temps de misère ou nous sommes plongés, dans ce monde du mal, de la mort, du péché, de la guerre, sommes-nous là, chrétiens, tout tendus vers l’avenir du monde, le salut qui vient, qui est venu, qui viendra ? . . . Est-ce lui que nous attendons ? Est-ce en Lui que nous mettons notre espérance ?
Toute la tradition chrétienne salut en Marie la Vierge. Fiancée, elle vit cette première étape du mariage juif ou les fiançailles sont un engagement vraiment sérieux mais sans relation sexuelle, le contraire de nos modernes « mariage à l’essai. »
La conception virginale n’est pas le dogme de l’Immaculée Conception. Il existe trop de confusions en ce sens, j’en ai dit quelques mots il y a un instant.
4) Il faut éliminer sur ce point de fausses doctrines. Je dirais que l’Immaculé Conception, à la limite, n’est peut-être pas un privilège comme l’entend toute une certaine piété mariale. Le « privilège » n’est pas dans le don de la grâce, mais dans l’anticipation de ce don, en vue d’une vocation unique ; devenir Mère de Dieu.
C’est une anticipation prophétique de la plénitude de la vie de Dieu en nous, c’est-à-dire de la sainteté, don de l’Esprit. Proclamer Marie Immaculée Conception, c’est dire que Marie a été, par pure grâce, rachetée par anticipation du salut apporté par le Christ seul, et cela dès le premier moment de sa conception alors que pour nous, le péché d’Adam et Eve est toujours sur nous.
Et pourtant nous sommes tous portés dans le cœur du Père comme des enfants bien aimés.
Est-ce que nous le savons ?
Est-ce que nous le croyons ? Tel était Marie.
Alors on pourrait dire, peut-être ! : « elle était programmée, elle n’était pas libre . . . »
Nous touchons là un point capital du mensonge, du menteur dans le monde moderne. Satan veut nous faire croire que si nous nous livrons à l’amour de Dieu, nous ne serons plus libres.
Pourtant, Marie est la plus libre qui soit. Pourquoi ?
Et puis : Qu’est-ce que la liberté ?
La liberté nous avait été donné pour répondre joyeusement, amoureusement : « OUI » à Dieu.
Or Satan nous a fait croire depuis le commencement, que la racine de la liberté était de pouvoir dire NON et
5) que nous étions d’autant plus libres que nous nous opposions. Et nous l’avons cru ! il suffit de regarder nos petits enfants s’opposer à nous :
« Tu veux aller te promener ? – non. Tu veux manger ? – non. Tu veux aller te coucher ? – non. Tu veux dormir ? – non. Tu veux rester éveillé ? – non. Alors nous disons : « il est en train de trouver son autonomie, il grandit en s’opposant, il est en train de devenir LIBRE». CE N’EST PAS VRAI ! Il est, c’est vrai en train de trouver son autonomie et non pas sa liberté. Et il va falloir lui apprendre très doucement à choisir de dire oui à l’amour qu’on lui propose. Que c’est quelque chose de bon. Que c’est devenir adulte et devenir vraiment libre.
Alors, pour moi, quel est le lieu de ma liberté ?
Est-ce que je suis libre dans l’Esprit Saint ?
Est-ce que, spontanément, j’ai envie de dire oui ? Oui à mes frères, oui à ce qui m’est offert ?
On m’offre le silence ! J’ai envie de dire Oui.
On m’offre le partage ! J’ai envie de dire Oui.
Sinon ! quelle peur, quel péché, quelle méfiance me retiennent ?
Est-ce que je suis renouvelé dans ma liberté par l’Esprit Saint ?
Un signe de sainteté qui ne trompe pas, c’est la liberté. Les saints et les saintes ont été des hommes et des femmes libres, au sens plein du mot. Car la liberté n’est pas le fait de pouvoir faire n’importe quoi, c’est la capacité de dire oui à Dieu et d’accomplir ce qui lui plait jusqu’au bout. Marie en ce sens est la première femme libérée ! Et elle peut même répondre Oui au nom de toute l’humanité, accomplissant ainsi l’Alliance entre Dieu et l’humanité. 6)
6) Acceptons-nous de ne pas toujours tout comprendre tout de suite ? De ne pas avoir toujours tout, tout de suite ? de faire confiance à Celui qui nous conduit, et de nous livrer à Lui ?
Quand l’ange s’est tu et est parti, que restait-il à Marie comme signe palpable qu’elle n’avait pas été le jouet d’une illusion ?
Il lui a fallu croire, jusqu’à ce que les signes de sa grossesse lui soient donnés. Ce n’était pas si facile ! . . . Est-ce que nous acceptons de croire à la Promesse sur la seule parole de Dieu ? Et ce, même si nous n’en voyons pas les effets tout de suite ?
Ou en sommes-nous devant les signes de Dieu dans nos vies ?
Marie, elle, ne s’est pas dérobée. Marie n’a pas fait de manières avec l’ange. Elle n’a pas parlé ce soi-disant langage d’humilité. Elle n’a pas trouvé de faux prétexte comme Zacharie « je suis trop vieux » ou comme Pierre devant la pêche miraculeuse : « Retire-toi de moi Seigneur, je ne suis qu’un pêcheur ».
Nous nous disons : « Oh Seigneur ! je ne peux pas faire cela. Il y a erreur sur la personne, je ne suis pas en bonne santé, je suis trop vieux, je suis trop jeune, je suis trop faible, je suis trop fragile, trop inexpérimenté, je ne peux pas faire cela, non, non, ce n’est pas ma vocation ! » Marie, elle, ne s’est pas dérobée, elle a plongée dans la foi, elle ne s’est pas regardée.
Mais nous . . . ?
Servons-nous le Dieu vivant, ou nous regardons-nous servir Dieu ?
Est-ce que nous prions Dieu ou nous regardons-nous prier ?
Est-ce que nous sommes en permanence en train de nous prendre le pouls spirituel pour regarder notre petitesse et prendre soin de notre humilité ? : Seigneur regarde bien comme je suis humble aujourd’hui en disant cela.
7) Jésus a dit « un autre prend soin de ma gloire ». Laisser Dieu prendre soin de notre gloire, voilà l’humilité. Et puis être disponible dans la radicale simplicité à ce qu’il nous demande, et le faire.
Marie n’a pas été prudente, Marie n’a pas fait de grands calculs, elle n’a pas dit : « Que va dire le village ? Que va dire Joseph ? Où tout cela va-t-il bien me mener ? . . . » Marie, sans retourner son regard sur elle, a eu cette radicale simplicité des enfants de Dieu qui ne se regardent que dans le regard de Dieu et ne se reçoivent que de la tendresse du Père. Voilà le secret de sa liberté, tel est le secret de la nôtre.
Qui est Jésus pour moi ? Est-il le Seigneur auquel je crois et que je sers, peut être même comme un bon serviteur sert son maître ? Ou bien est-il « mon Seigneur » que j’ai pu toucher en une expérience privilégiée, que je peux reconnaitre, qui va faire bondir tout ce que je porte en moi de force vives, un peu comme Jean-le-Baptiste dans le ventre de sa mère.
C’est la peur de Dieu qui nous fait nous dérober à son regard, la peur qu’il nous voit nu comme avec Adam. La peur de Dieu est le poison que Satan distille en nos âmes et qui tue notre relation au vrai Dieu.
Dès à présent, acceptons de nous laisser regarder par l’infini tendresse de notre Dieu. Acceptons de nous laisser prendre comme Marie dans sa petitesse, elle qui était si pauvre et n’avait rien à donner qu’elle-même. Acceptons de nous laisser prendre par cette immense tendresse qui vient la combler, qui veut nous combler, qui veut nous recréer dans une plénitude au-delà de ce que nous pouvons désirer.
Voila ce que nous apprend Marie. Et pourtant elle vit en pleine occupation Romaine, tous les jours on massacre des innocents, même des petits enfants, on exécute et on torture.
8) Le monde de son temps n’était pas plus facile à vivre que le nôtre. Pourtant Marie a su célébrer le salut de Dieu en « germe ».
Demandons à Marie de nous apprendre à voir l’invisible à nous en réjouir et à en bénir Dieu.
Que la foi de Marie vienne au secours de la nôtre. Bientôt, nous allons célébrer Noël. C’est un mystère d’une simplicité déconcertante. C’est pour les enfants dans l’innocence de la jeunesse, la joie de recevoir des cadeaux, des jouets. Et pour nous, qu’en est-il ? En ce jour saint de Noël, ne recevons-nous pas le plus beau cadeau, la venue de Jésus ! Tout se passe à Bethléem, comme l’avait annoncé le livre de Michée : « Bethléem le plus petit des clans de Judas »
Là encore, Dieu choisit le plus petit, celui qui n’a aucun droit afin de manifester au monde que tout est grâce. C’est la petitesse qui attire Dieu, non pas notre sainteté mais notre faiblesse.
L’important, pour nous qui sommes tellement aveugle, est de demander la grâce de voir.
La grossesse de Marie va se dérouler sans qu’elle puisse en contrôler les étapes. Il n’y a pas d’échographie en ce temps-là ! elle va habiter avec son époux et continuer sa vie toute simple. Où en sommes-nous de la simplicité, qui est peut-être un autre nom de l’humilité ?
Est-ce que nous sommes en permanence en train de faire des échographies de notre vie spirituelle ?
De chercher à savoir où en est la croissance de Dieu en nous ?
Après tout, est-ce que cela a tellement d’importance ? . . .
Je sais qui me conduit, alors à quoi cela me sert-il de savoir où j’en suis, puisque je sais Qui me donne la main.
Laissons-nous regarder par le Seigneur et remettons-nous en à Lui, du soin de nous-même, comme Marie au long de sa
9) grossesse s’en est remise paisiblement à Joseph, et à Dieu au travers de Joseph.
Mais le temps de Marie, le temps de Dieu est venu. Quand le temps de Marie arrive, elle enfante et le salut vient. Nous aussi nous avons à vivre notre temps.
Alors comment je vis ce temps de ma vie ?
Est-ce que je suis de ces gens qui sont toujours en arrière ou toujours en avant ?
Est-ce que je suis toujours à remâcher mon passé ?
A vivre dans la nostalgie de ce qui n’est plus ?
Est-ce que je vis toujours en avance dans l’impatience à vouloir ce matin qu’on soit déjà arrivé à ce soir ? Au lieu de vivre dans l’aujourd’hui de Dieu instant après instant.
C’est dans l’aujourd’hui que j’ai à recevoir le don de Dieu. C’est maintenant et ici, ni ailleurs, ni demain, ni hier. La fidélité de Dieu m’a accompagnée, elle m’accompagnera, elle est de toujours à toujours. Mais c’est aujourd’hui, maintenant, que je reçois ma vie des mains de mon Père : Parfois nous disons « Mon Dieu, demain si telle chose arrive comment vais-je faire ? » Patience ! Demain tu auras la grâce de demain, aujourd’hui tu n’as pas la grâce de demain. Tu ne peux pas avoir aujourd’hui le courage de vivre l’épreuve qui t’attend peut-être demain, mais demain Dieu sera là, alors ne t’inquiète pas.
Vivre dans l’aujourd’hui, sans enjamber le temps, sans retarder le temps. Marie n’a pas eu un accouchement prématuré, elle n’a pas non plus prolongé ce temps si doux d’intimité avec Jésus, ce temps où Jésus était en elle ; elle n’a pas cherché à garder Jésus. Simplement le temps étant venu, elle a mis au monde son enfant. Elle nous enseigne la
10) simplicité par rapport au temps, par rapport à la vie, à l’accueil du don de Dieu chaque jour.
Nous sommes dans la main de Dieu comme Marie à Bethléem est dans la main de Dieu.
Ai-je cette patience de l’amour pour les autres ?
De ne pas leur demander aujourd’hui ce qu’ils ne peuvent pas donner, et que Dieu même ne leur demande pas ? En particulier dans nos familles, avec nos enfants etc . . .
Ai-je cette patience d’attendre l’heure de Dieu dans l’espérance et dans la paix, sans angoisse ? Alors !
(Ne tirons pas sur la salade pour qu’elle pousse plus vite) ceci est une expression familière.
Et pourtant, toujours la même tentation nous guette ; l’impatience de vouloir tout, tout de suite.
Et pourtant, « le temps où elle devait enfanter étant venu, elle mit au monde son enfant ». Marie mère de Dieu, accouche de Dieu, son enfant.
Il nous faut toujours en revenir là : le mystère d’un Dieu qui s’est anéanti jusqu’à se faire Lui-même petit enfant, agneau offert, livré pour le salut du monde. Seule mesure de la démesure de l’Amour ! il nous a aimé jusque-là.
Ce tout petit qui est là aujourd’hui dans les bras de Marie, offert, livré aux hommes, nous pouvons le toucher.
Écoutons alors Marie nous supplier au nom du Seigneur, de nous approcher avec toutes nos vieilles peurs de Dieu.
Et puis prenons soin dans l’adoration eucharistique, du Corps béni de Jésus demeurant parmi nous. Donnons-les, lui ces peurs ! Donnons-lui nos peurs, nos angoisses, nos réserves. Il y a là un vrai mystère de présence attentive, paisible, calme. L’adoration est autre chose qu’un piétisme douceâtre. La tendresse évangélique, la douceur évangélique sont des vertus qui s’enracinent dans la force. Prendre soin du corps dans
11) l’adoration et prendre soin du corps dans les pauvres les petits. Il nous suffit de tendre les mains et d’ouvrir notre cœur. C’est si simple et Dieu est descendu si bas qu’il nous rejoint où que nous soyons. Ainsi l’Esprit du Seigneur nous pousse-t-il en avant sans nous laisser tourner la tête. C’est dérision ou caricature de croire que la foi va nous procurer confort et tranquillité. Marie a dû en faire le dur apprentissage mais elle nous aide à comprendre que jour après jour, nous nous approchons de l’éblouissante rencontre.
Permettez-moi, puisque la majorité des personnes ici présentes font parties d’une équipe du Rosaire d’aller vers le Mystère de la présentation et du recouvrement de Jésus au temple.
Lorsque nous méditons ce mystère, il nous est proposé de contempler l’obéissance de Marie. Luc nous parle de la loi du Seigneur : « Tout garçon premier-né sera consacré au Seigneur ».
Marie et Joseph ne semblent pas avoir eu, la plus petite hésitation sur la nécessité pour eux de suivre la loi. Pourtant ce qui se passe ici va plus loin que la simple soumission à un rite.
En ce qui concerne Marie, avait-elle besoin d’être purifiée ? rappelons toute fois qu’il ne s’agit pas d’une purification morale, mais rituelle. Mais Marie est ici plus qu’elle-même. Elle est l’Israël de Dieu qui crie vers la purification, cet Israël que Dieu a tant aimé.
Nous reconnaissons la prophétie de la Jérusalem de la nouvel- le alliance : « ainsi parle le Seigneur à Jérusalem : par ton origine et par ta naissance, tu es du pays de Canaan (ez16.3)
L’Église que le Christ va aimer jusqu’à se livrer pour elle, « afin de la sanctifier en la purifiant par le bain d’eau qu’une parole accompagne, car il voulait se la présenter à
12) Lui-même toute resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée. » (Ep 5, 26)
N’est-il pas permis de penser qu’ici, en Marie, très au-delà du visible, par une mystérieuse identification avec Jérusalem la bien-aimée de Dieu, s’accomplit déjà cette purification radicale ? Contemplons dans ce mystère d’offrande et d’obéissance de la toute-pure, le retour à l’amour premier de l’alliance intangible ?
Ceux qui vivent dans l’Esprit ne s’y trompent pas : le vieillard Siméon « attendait la consolation d’Israël et l’Esprit Saint reposait sur lui », divinement averti « qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Seigneur ». De même, Anne la prophétesse, demeurée veuve et vivant dans le temple, nuit et jour dans le jeûne et la prière. Tous les deux reconnaissent au sens propre du terme, Celui qui vient dans « le petit enfant Jésus »
La grande prophétie de Siméon et la louange d’Anne se rencontrent pour manifester la réalité visible, au-delà de la loi.
Laissons-nous interpelé ici par cette rencontre de l’obéissance à la Loi et de l’Esprit Saint. Sans l’obéissance à la Loi de Joseph et de Marie, Siméon et Anne n’auraient pas pu voir Jésus et sans l’Esprit Saint qui les habite, sans leur attente longue et fidèle, dans la prière et dans l’espérance de jour et de nuit, nous demeurerions au niveau strict des obligations légales et nous n’entendrions pas la voix des prophètes saluant enfin le jour venu de notre salut.
Plus que jamais dans l’Église d’aujourd’hui, il faut que nous cessions d’opposer de façon simpliste la loi et l’Esprit, l’Église institutionnelle et l’Église charismatique, les docteurs et les prophètes, car l’Esprit passe souvent par le rite et le rite et vivifié par l’Esprit qui le rend signifiant.
13) « Son père et sa mère étaient dans l’étonnement de ce qui se disait de Lui »
Marie reste disponible à la vérité dans la simplicité, je dirais presque la naïveté de sa foi. Et lorsqu’éclate le chant de Siméon reconnaissant le Christ Libérateur « lumière des nations et gloire de son peuple Israël », elle écoute dans le silence de son cœur, sans se monter la tête, comme elle accueille aussi la prophétie du glaive, dans une foi paisible et obscure. L’ombre de la croix est déjà là, blessure au cœur de sa joie de jeune mère, mais cela ne l’empêche pas de reprendre en paix le chemin de Nazareth.
Enfin je salue encore en Marie, l’indispensable service des femmes juives, gardiennes de la lumière introduisant la famille à la célébration du shabbat en apportant cette lumière et en la bénissant. Mais il y a ici plus qu’une lampe, dont l’huile pourrait s’épuiser. Marie fille d’Israël, porte la vraie lumière pour célébrer le jour de Dieu, au cœur du temple de Jérusalem.
Aujourd’hui encore, ce sont les femmes, pas forcement juives qui sont les gardiennes de la foi, et qui la transmette.
Vers 12/13 ans à la majorité religieuse de Jésus, ses parents avec lui retournent à Jérusalem pour y être reçu.
Mais Marie et Joseph perdent Jésus, affolés ils le recherche. Un poignard transperce le cœur de Marie. Quel enseignement sur le chemin de notre foi et de la foi de l’Église lorsque nous sommes confrontés à l’absence de Dieu ! Nous vivions dans la familiarité avec le Seigneur comme Marie et Joseph, et voilà qu’un jour, il semble se dérober. Nous ne nous en apercevons pas tout de suite, nous continuons à marcher encore un jour en nous disant : « il n’est plus avec moi dans la prière, mais Il est avec mes frères les hommes dans la caravane, je n’ai pas
14) à m’inquiéter ». C’est vrai que Jésus est avec les hommes et chemine avec eux. Pourtant ce jour-là, il n’y était pas.
L’Église, elle aussi, vit cela et chacun de nous est appelé à le vivre un jour ou l’autre dans ce pèlerinage de la foi à la suite de Marie. Un seul exemple : Après avoir longtemps erré dans tant de déserts, au propre comme au figuré, Charles De Foucauld priait dans le fond de l’église Saint Augustin en murmurant : « mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse. »
Un matin il alla trouver l’abbé Huvelin en lui demandant d’être instruit des choses de la foi. Avec une audace qui nous remet profondément en question, l’abbé Huvelin lui répondit : mettez-vous à genoux et confessez-vous. Votre serviteur a lui-aussi connu cela, mais avec l’abbé Gavanon ! Tout de suite il le conduisit, il nous conduisit au cœur de Jérusalem, au cœur de l’Église, là où s’ouvre la fontaine de miséricorde, le pardon et le don de Dieu dans la Sainte Présence eucharistique.
Comme il nous est bon de savoir jusqu’à quel point Marie a vraiment marché dans la foi sans comprendre ! elle comprendra plus tard lors de la dernière montée à Jérusalem, pendant les trois jours entre le Vendredi Saint et Pâques, le sens profond de cette montée-ci à Jérusalem.
On ne peut pas toujours rester à Jérusalem. Il faut redescendre. Tous, nous expérimentons des lieux et des moments privilégiés, puis il faut redescendre à Nazareth dans la vie quotidienne. Jésus a choisi de grandir dans ce village perdu et méprisé, entre Marie et Joseph dans une famille en apparence comme les autres. Mais Jésus ne revient pas à Nazareth comme Il en est parti. Il choisit d’habiter la volonté du Père.
Tel est le sens de l’obéissance chrétienne. Il ne nous est pas demandé de subir la volonté de Dieu ; subir la volonté de son maître, c’est le propre de l’esclave. Il ne nous est
15) même pas demandé d’accepter la volonté de Dieu en bon et fidèle serviteur. L’obéissance – nous l’avons déjà vue en ce qui concerne Marie – va plus loin : elle est cette communion de volonté qui nous fait vouloir ce qui nous est demandé, de le faire nôtre. Là est l’obéissance du Fils connaissant le dessein de son Père et en communion avec Lui, avec toute la force de son amour et de sa liberté.
Voila la vie de cette famille sainte à Jérusalem, ce que peut être la nôtre, une vie où tout est consacrée et offerte dans la monotonie du quotidien.
A Nazareth pas d’extases, pas de grands élans, mais la simplicité de la vie avec Dieu, à tout moment, dans la familiarité avec les saints. Nous sommes tous appelé à la sainteté. Être saint, ce n’est pas faire de grandes choses, c’est faire avec amour toutes choses, grandes ou petites. Nous qui sommes des pauvres, prenons la petite voie de Nazareth, la plus sûre peut-être.
Nazareth est aussi lieu de communion et de transparence avec les hommes, avec les plus proches, avec ceux, qu’on n’a pas choisis. Jésus, Marie, Joseph n’ont pas choisi leurs voisins, ni leurs parents, ni leurs amis. Vie dans le réalisme de l’amour, en acceptant les proches tel qu’ils sont. Vie « avec » les hommes et non pas à « côté » des hommes.
Quand on parle de transparence, on met quelques fois sous ce mot des réalités très diverses. Nous nous figurons que vivre en transparence avec nos frères, c’est vivre dans le partage de nos états d’âme et tout savoir de tout le monde. C’est une caricature de la transparence. Car elle s’enracine dans le respect absolu du mystère de l’autre, c’est-à-dire de ce lieu en lui où Dieu habite et où lui-même n’est peut-être pas encore descendu.
16) Vie « devant » et « avec les hommes » mais non pas vie « comme » les hommes. A Nazareth, on ne voit pas Marie en train de participer aux cancans autour de la fontaine, ni Joseph ergoter sans fin sur le sens des textes sacrés, dans la synagogue. On imagine très bien Jésus jouant sur la place du village. Mais on ne voit pas ses parents entrer dans les discussions sans fin, les querelles, les jalousies, les rivalités qui sont trop souvent le lot de nos vies quotidienne.
Cela implique donc que nous devons nous aussi rompre avec ces mauvaises habitudes.
Au cœur de Nazareth est caché un mystère de solitude irréversible. Que de fois Marie, Joseph et Jésus ont dû se sentir incompris et étrangers, au milieu même de ceux qui leur étaient les plus proches ! les habitants de Nazareth seront de tous les plus incrédules, les plus résistants au message de Celui qui a grandi parmi eux et dont ils n’arrivent pas à reconnaitre l’onction.
Imaginons-nous ce que Marie a dû souffrir en voyant cela ?
Dans ce village où ils avaient vécu, voir ses voisins, tous ceux qu’elle a connus, les compagnons d’enfance de Jésus, aujourd’hui Lui jeter des pierres. . . Imaginons-nous ce que cela a dû être pour Marie ? On comprend qu’elle n’ait pu demeurer à Nazareth et qu’elle ait pris la route avec Jésus.
Joseph semble être mort car Marie est seule à Cana :
«il y eu des noces à Cana de Galilée, la mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à ces noces ainsi que ses
disciples » (Jn2,1-2). Désormais, elle n’est plus « Marie » mais « la mère de Jésus » (en Jean). Elle semble disparaitre en son identité propre, devenue toute relative à son fils et n’existant plus que pour Lui.
« La mère de Jésus lui dit : ils n’ont plus de vin » Marie prend l’initiative d’aller trouver Jésus. Les deux initiatives
17) de Marie dans l’Évangile, la visitation et Cana sont toutes deux des initiatives de charité très concrète. Marie a cette attention paisible de la bonne maitresse de maison ayant l’œil à tout se situant là où l’on a besoin d’elle. Tel est le prophète : pleinement solidaire de son peuple bien que mis à part du peuple, il en est la voix devant Dieu. Telle est Marie ici, pleinement solidaire des hommes dont elle porte le besoin à Jésus
Son intercession est totalement transparente, elle ne lui dit pas ce qu’il doit faire, elle apporte seulement le besoin, voila la vraie prière de demande.
Marie simplement se retourne vers les serviteurs et leur dit : «Faites tout ce qu’il vous dira ». C’est la dernière parole de Marie dans l’Évangile, le dernier message qu’elle nous laisse et c’est une parole de foi. Marie ne sait pas encore ce que Jésus va faire, elle ne sait pas ce qui va se passer, elle nous demande simplement d’entrer avec elle dans l’obéissance de la foi.
Marie après les noces de Cana , repart avec Jésus et prend la route avec Lui.
Marie a donc dû, elle aussi, rompre avec Nazareth et marcher jour après jour à la suite du Christ. Il faut noter que Jésus est le premier rabbi à accepter des femmes à sa suite. La route sera dure pour Marie, non dépourvue de moment de tension et aussi de tentation. Jésus a été tenté, pourquoi Marie ne l’aurait-elle pas été ? La tentation et le combat font partie normalement de la vie de foi, mais nous avons trop tendance à confondre tentation et péché.
Marie elle aussi devra entrer progressivement dans la révélation de Jésus comme Messie et serviteur souffrant et se préparer à la nuit de la foi du Calvaire. Marie nous aide à ne pas nous battre avec Dieu dans nos amours humaines, à ne pas vouloir mettre la main sur ceux que nous aimons
18) lorsque le Seigneur les appelle, de quelque manière que ce soit. Il nous faut les lâcher, avec Marie, dans le dépouillement et la brisure du cœur, car ils sont à Dieu avant d’être à nous.
Marie a suivi Jésus jusqu’au bout, jusqu’à la Croix.
Elle se trouve là avec quelques femmes et un apôtre que la tradition, désigne comme étant Jean. Où sont les autres ?
Nous ne pouvons pas leur jeter la pierre. Nous même, il faut bien l’avouer, nous avons terriblement peur de la croix, peur de tout chemin qui risque d’aboutir au pieds de la croix.
En réalité, cette peur de la croix est au cœur de notre vie spirituelle et nous paralyse.
Qu’est-ce qu’avoir peur de la croix ? N’est-il pas normal de fuir le spectacle de la souffrance et de la détester ? la lumière de la résurrection nous est donnée. Car celui qui nous a aimé jusqu’au bout, n’a pas fait semblant d’aimer et il est ressuscité.
Nous, nous avons peur d’être conduit là où nous ne voulons pas aller. La croix est aussi le lieu de nos culpabilités. Seul l’Esprit Saint peut nous faire demeurer dans la paix.
Combien de fois, quand nous croyons entrer en compassion avec nos frères, en réalité nous apitoyons-nous sur nous-même. Combien de fois nous ramenons à nous-même la souffrance des autres ! vous avez une crise de rhumatisme ! c’est comme moi. . . et nous voila racontant nos malheurs. Marie au pied de la Croix, nous apprend à nous oublier totalement pour être pur regard sur l’autre, pur accueil de la souffrance de l’autre.
Au pied de la Croix, Marie vit sa deuxième Annonciation. A l’apôtre qui est au pied de la Croix à côté d’elle, Jésus dit : «Fils voici ta mère » et à Marie : « Femme, voici ton fils » Ainsi Marie, par son obéissance et sa foi devient ici,
19) mère de l’Église et de chacun de nous, l’icône de ce Dieu miséricorde qui nous enfante à la vie.
Il faut oser nous approcher de la Croix, pour être justement dépouillés de ce mauvais courage de faire le mal.
Là, Marie se tient près de nous. Elle écoute ce dialogue silencieux entre Jésus et nous, elle nous tient la main comme une mère tient la main de son enfant pour qu’il n’ait pas peur, elle nous conduit au salut, à la source de l’amour. Alors, de quoi aurions-nous peur désormais ?
De la Croix à Pentecôte, l’Évangile demeure silencieux sur Marie. Qu’est-elle devenue le Samedi Saint ? Nous n’en savons rien. Sans doute a-t-elle suivi Jean et rejoint les apôtres. Marie a porté tous nos doutes, toutes nos désespérances, toutes nos angoisses devant la mort, devant les situations irréversibles, devant nos tombeaux fermés dont les pierres sont trop lourdes à rouler. Le samedi saint, Marie a expérimenté tout cela, elle est passé devant.
Nous ne savons pas ce que fut la rencontre de Jésus ressuscité avec Marie. Luc nous dit : « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes et Marie, mère de Jésus, et avec ses frères (Ac1,14) »
« Ils formaient un groupe d’environ 120 personnes. »(Ac1,15)
Il nous faut nous débarrasser de la pieuse image de Marie seule, entourée des Apôtres. La communauté de Pentecôte est beaucoup plus large. C’est les débuts de l’Église primitive.
Voila ce que nous apprend Marie.
Mais pour moi, qu’est-ce que l’Église ? Je ne peux la réduire à ma paroisse, à mon mouvement, à mon groupe de prière ; Ce sont des lieux d’Eglise très précieux, des relais, mais non pas l’Eglise. Nous n’inventons pas l’Eglise, elle vient d’en haut. D’auprès de Dieu et notre Eglise ici-bas n’est que la partie visible de l’iceberg qu’est l’Eglise en sa plénitude.
20) Il nous arrive parfois de dire : Ou va l’Église ? parce que tout va mal dans notre paroisse, parce qu’il n’y a plus de prêtres. Mais l’Eglise est un mystère qui ne se réduit pas à la réalité sociologique de mon temps. Il n’y a pas le ciel d’un côté et la terre de l’autre, il n’y a pas discontinuité entre la terre et le ciel. Car l’Eglise comme Marie est profondément immergée dans l’humanité.il ne nous reste plus qu’à prendre Marie chez nous, à moins que ce soit elle qui nous prenne chez elle. Laissons-nous introduire par elle au cœur du mystère de l’Église. Laissons-nous prendre par la main comme
un petit enfant. Peut-être que le don le plus précieux fait par Marie à ceux qui l’en prient, c’est l’esprit d’enfance et de simplicité.
Marie est cet enfant, cette femme silencieuse qui donne la main, qui dit oui, qui se laisse faire, et nous introduit au royaume des petits des humbles, et nous en avons besoin plus que jamais. Elle nous apprend à ne pas nous battre avec Dieu. Marie s’est laissé faire par l’Amour et c’est pourquoi « toutes les générations la diront bienheureuse ». Laissons-nous faire par l’Amour. C’est peut-être le dernier mot qu’elle a à nous transmettre à la fin de cet après-midi, passé en sa compagnie à regarder en elle l’éternelle jeunesse et la beauté de Dieu.
Amen !
Pardon à vous, si mon intervention fut longue mais c’est Marie non pas la Vierge, mais celle de Sigean qui m’a demandé de raconter Marie environ en une heure.
Merci
21) Un petit mot avant de commencer ce temps avec Marie. Hier et aujourd’hui, le diocèse est en pèlerinage à Lourdes avec nos deux évêques Mgr. Planet et Mgr. Valentin. Ils président ce pèlerinage, afin de célébrer la fête de l’Immaculée Conception. Bien sûr, nous serons en union de prière avec eux en cette après-midi.